Voici une petite présentation très rapide du monde de l’architecture / architecture d’intérieur et design en général en Australie.
Pourquoi ? Parce qu’il s’agit du monde que je connais le mieux !
Les études d’architecture / d’architecture d’intérieur en Australie
En Australie, les études d’architecture ainsi que celles d’architecture d’intérieur ou de designer sont des études universitaires (au sein d’universités, pas d’écoles privées) d’une durée de 4 ans sanctionnées par un Bachelor. Pour les étudiants en architecture d’intérieur, les études s’arrêtent là, mais pour la plupart des étudiants en architecture, il s’agit d’enchaîner sur un Master d’un an et demi qui finalement donnent des études équivalentes aux études françaises.
Autant dans d’autres domaines, comme les sciences, nombreux sont les étudiants qui enchaînent sur un PhD (une thèse) de 3 ans, autant en architecture c’est très rare et seulement entrepris par les gens qui veulent s’orienter vers une activité de recherche académique.
Les semaines d’études en Australie comportent entre 12h et 16h de cours selon les universités, ce qui semble peu mais un gros travail personnel, notamment de lecture, d’écriture et de recherche, est attendu. Cette organisation permet aussi aux étudiants de travailler à côté le plus souvent dans des agences ou pour des compagnies en relation avec l’architecture / l’architecture d’intérieur et ce dès la première année d’études.
Le coût des études est généralement entre $4,000 et $8,000 le semestre pour un étudiant australien, environ le double pour un étudiant étranger.
Etudes terminées, mais pas encore architecte
A la fin des études d’architecture, on n’est pas architecte ici. L’approche australienne est différente de l’approche française : les études ne forment qu’une base théorique et il faut accumuler environ 3 ans de pratique –et un certain nombre d’heures de travail dans une agence sur tous les aspects du projet- avant de pouvoir préparer l’examen de l’AACA (Architects Accreditation Council of Australia) pour devenir ‘architecte’ et pouvoir ensuite s’enrigstrer à l’ordre des architectes l’AIA.
Pour l’architecture d’intérieur ou le milieu du design et du graphisme, par contre à la fin des 4 ans d’études c’est tout bon et il est possible de travailler et de monter son entreprise. Il ne faut pas être enregistré auprès d’un ordre quelconque pour pouvoir exercer.
Salaires
La profession d’architecte d’intérieur n’est pas règlementée par des règles strictes et en terme de salaire, tout est possible. D’une manière générale, les architectes d’intérieur sont moins payés que les architectes.
Le salaire d’architecte d’intérieur à la sortie des études est d’environ $35,000/an.
C’est à peu près pareil pour les graphistes.
Pour les architectes, la profession est régie par un ‘award’ qui définit les salaires minimums.
Pour un ‘graduate architect’, donc pas enregistré à l’AIA et qui sort des études : $44,000/an
Ensuite bien sûr ça monte en fonction des agences et du type de projet et du rôle.
Nombre d’architectes et structure de la profession
Il y a effectivement beaucoup d’architectes mais le nombre exact est difficile à estimer car seuls sont généralement comptés ceux qui ont passé l’examen et qui sont enregistrés, ce qui ne décrit pas la profession de manière correcte.
D’une manière générale, et c’est finalement très similaire à la structure de la profession en France, 90% est faite de petites agences (moins de 10 employés voire architecte seul) et moins de 2% est faite de grosses agences de plus de 50 employés.
Ouverture aux étrangers
Je pense que les australiens sont ouverts aux étrangers, mais il est important de prendre conscience qu’en architecture comme dans certains autres domaines spécialisés -comme les avocats-, il y a beaucoup à apprendre ou à ré-apprendre pour pouvoir travailler ici. La réglementation est différente, les méthodes de construction aussi, les coûts ainsi que certains acteurs du projet sont également propres au contexte local.
Liberté de création
En terme de liberté dans ce qu’il est possible de faire, je pense que c’est comme partout : le monde de l’architecture est un monde de contraintes. C’est le rôle de l’architecte d’arriver à jouer de ces contraintes en proposant une solution intéressante dans un cadre particulier. Les contraintes sont partout : climat, site, réglementation, budget…
La seule chose qui donne d’une certaine manière plus de liberté dans ce qu’il est possible de faire est l’absence de contexte historique : il n’y a pas à prendre en compte l’église de 800 ans située sur le terrain d’à côté ! Rares sont les bâtiments historiques ici.
Parlons technique…
Et oui parce que c’est souvent la question principale pour tous les architectes, architectes d’intérieur et designers : sur quels logiciels les agences australiennes travaillent-elles ?
- En architecture / architecture d’intérieur
-Revit (d’Autodesk) est le logiciel qui monte qui monte ! Revit a soudainement pris le dessus ces 2 dernières années et est aujourd’hui le plus courant.
-ArchiCAD (de Graphisoft) qui avait la plus grosse part de marché jusqu’à récemment.
L’autre logiciel utilisé à la fois par les agences et par les ingénieurs est AutoCAD qui sert souvent à documenter / détailler les projets. Il s’agit du format d’échange standard avec les clients et les consultants.
Pour les présentations, les documents graphiques -brochures et autres-, comme partout ou presque, la suite Adobe avec Photoshop, InDesign, Illustrator est la plus utilisée.
Pour les designers Pour les designers produits / ingénieurs, il y a ici 2 logiciels principaux :
-SolidWorks (de Dassault Systemes)
-Inventor (d’Autodesk)
Intégration BIM
L’Australie est un peu en retard par rapport aux Etats-Unis sur l’intégration BIM. Ça commence doucement à se mettre en place ‘par le haut’ : c’est à dire que ce sont les grandes projets à l’international -l’Australie travaille beaucoup sur des projets au Moyen-Orient- qui ont conduit les grandes agences à s’y mettre et ça gagne doucement le reste de l’industrie. Les différents départements de l’État commencent d’ailleurs à imposer d’avoir une intégration BIM complète pour les projets importants -nouveaux hôpitaux par exemple.